Voici le deuxième chapitre de mon histoire imprévisible. Là où je suis très contente, c'est que je n'avais absolument pas prévu ce que vous alliez répondre. J'avais proposé trois réponses, pour que ceux qui n'avaient pas d'idées répondent quand même quelque chose, mais à ma grande surprise, sur trois réponses, deux étaient la réponse D. Les trois histoires que j'avais déjà commencé à écrire sont donc tombées à l'eau (peut-être temporairement), et j'ai du réécrire une troisième histoire. Et comme les trois réponses étaient compatibles, je me suis payé le luxe d'utiliser les trois à la fois. Eh oui, je suis comme ça, moi.
Pour info, puisque j'ai reçu la demande, les trois réponses étaient :
- il se retrouva projeté dans une autre réalité.
- Cycas se prit le pied dans une racine.
- une grande lumière se dégagea de la pierre, répendant une douce chaleur dans sa main et l'enveloppant doucement.
Alors bien évidemment, j'ai reformulé, je ne pouvais pas mettre les trois d'affilée. J'espère que ça vous plaira.
C'est à ce moment-là que Cycas se prit le pied dans une racine. Tandis qu'il s'affalait peu élégament dans les cailloux et les mauvaises herbes, une grande lumière se dégagea de la pierre. Une douce chaleur se répandit dans sa main, toujours tendue en avant, et l'enveloppa doucement. Il sentit une force étrange l'absorber, tandis que tout devenait flou autour de lui. Il reconnut la sensation particulièrement troublante d'une distorsion de la réalité.
- Oh non, pas encore... râla-t-il.
Puis il ferma les yeux et se laissa aller. Il avait déjà tenté de résister à ce genre de phénomène suffisemment de fois pour savoir que ça ne servait à rien. Cela rendait juste l'instant désagréable. Alors que s'il ne faisait rien, il passait au moins un bon moment, indépendamment de ce qui suivait. Il se sentit flotter quelques douces minutes, avant de sentir à nouveau le sol se former sous son ventre.
Cycas se releva très vite. Après ce genre de voyage, il était parfois nécessaire de fuir très vite. Un cri lui annonça que ce serait peut-être bientôt le cas avant même qu'il n'ait pu regarder autour de lui. Il se retourna et vit une femme entourée d'enfants, habillés tout de blanc. Apparemment, il s'agissait de filles d'une dizaine d'années, pas plus.
- Au secours ! cria la femme. Un insoumis !
Bon, la langue de cette réalité était proche de celle de son point de départ. C'était déjà ça.
- Calmez-vous, Madame, dit-il. Je ne vous veux aucun mal.
Pour prouver sa bonne foi, il leva les mains, paumes bien en vue. La femme eut un sursaut de surprise, prit la main de deux des petites filles et partit en courant. Les trois autres filles la suivirent sans se poser de questions.
Cycas soupira. Pourquoi est-ce que ce genre de chose arrivait toujours au moment où il entrevoyait une issue ? Il regarda autour de lui. Il était toujours sur une montagne, mais nombre de bâtiments y avaient été construits en dépit du dénivelé. Il se trouvait dans une petite cour pas trop en pente, entre trois bâtiments cubiques.
- Dis Monsieur, pourquoi t'es bizarre ?
Cycas sursauta. Une petite fille qui devait avoir huit ou neuf ans se tenait à ses pieds. Elle le détaillait d'un air critique.
- Réponds-moi, Monsieur. Pourquoi t'es bizarre ?
- Je ne vois pas ce que tu veux dire...
- Ben t'es grand, t'as des cornes sur la tête comme les taureaux et tes ongles ils sont tout pointus. Et puis t'es habillé bizarre, aussi. Pourquoi tes habits ils sont pas blancs ? T'es un insoumis ?
- Hum, je viens de loin, en fait...
- Et t'es parti de chez toi ? Comment t'as fait ?
- Eh bien, c'est une longue histoire.
- Raconte, Monsieur.
- C'est que je sais pas où je suis, là, et...
- Raconte, Monsieur.
Cycas soupira. c'était bien sa veine. Il échappait à une horde d'inquisiteurs pour se retrouver projeté dans une réalité alternative une fois de plus, et voilà qu'il se faisait aussitôt attraper par une gamine malpolie et exigente. Et pour ne rien arranger, elle avait un pouvoir de persuasion terrible.
- Bon, décida-t-il, sentant qu'il ne lui échapperait pas. Je veux bien te raconter mon histoire, mais je suis fatigué et j'ai faim. si tu me trouves un endroit discret où m'asseoir et que tu me donnes à manger, je ne risque pas de tomber dans les pommes avant la faim.
- D'accord. Viens avec moi, Monsieur.
Elle le prit par la main et l'entraîna à sa suite. Ils sortirent de la cour pour déboucher sur une petite rue. Trois femmes y passaient. Elles regardèrent Cycas avec stupeur avant de s'enfuir en courant. La gamine n'y prêta pas la moindre attention et continua à tirer Cycas vers une rue plus grande. Celle-ci était beaucoup plus peuplée, et Cycas put remarquer deux choses : tout le monde était vêtu de blanc, et il n'y avait pas un seul homme. Que des femmes de tous âges accompagnées de filles.
La gamine qui lui tenait la main le fit entrer dans ce qui devait être un petit restaurant. Les regards qu'on lui jeta étaient au mieux effrayés, au pire franchement hostiles.
- Tania, je veux un repas, ordonna la gamine.
La femme qui se tenait derrière le comptoir la regarda, surprise.
- Ce n'est pas encore l'heure du repas, dit-elle.
- Il a faim, lui.
La femme regarda Cycas. il lui adressa un sourire qui se voulait rassurant, mais elle semblait vouloir se trouver à des kilomètres de là. Les clientes aussi, d'ailleurs. Certaines avaient déguerpi sitôt son arrivée, les autres tentaient de se faire plus discrètes, mais le restaurant se vidait assez vite.
- C'est un... homme ? demanda la femme d'une petite voix aiguë.
- Je sais pas. Il va me raconter. Mais si tu lui donnes pas à manger, je dirai à maman de te trouver un reproducteur tout pourri.
Le visage de la femme pâlit encore davantage. Cette perspective semblait bien plus terrifiante que l'éventualité que Cycas soit bien un homme. Il fut donc servi en un rien de temps.
Le repas se composait intégralement de boulettes. Boulettes carottes-jambon en entrée, boulettes viande-haricots en plat principal, boulettes fromage-salade ensuite, enfin boulettes pommes-fraises en dessert. Rien de bien mauvais, mais rien de délicieux non plus.
- Super, s'exclama la gamine une fois la dernière bouchée avalée. Maintenant, tu peux me raconter ton histoire, Monsieur.
- Tu es sûre que c'est le meilleur endroit ? demanda-t-il en regardant la femme derrière le comptoir.
- T'inquiète pas, Monsieur. Elle dira rien. D'ailleurs, elle va partir, pas vrai ?
Elle jeta un regard appuyé à la femme, qui quitta la pièce sans un mot, après avoir mis le panneau "fermé" sur la porte.
- Alors, d'où tu viens, Monsieur ?
C'est donc la fin de ce chapitre. Comme vous vous en doutez, Cycas est sur le point de nous éclairer sur son histoire. Mais qu'elle est-elle ? Je vais donc vous demander d'où vient Cycas, et comment ou pourquoi il en est parti. Pour cela, je vous invite à répondre à ce sondage.
Edit du 25 octobre 2016 : Le chapitre 3 est déjà écrit, vous pouvez donc là aussi vous passer du sondage est cliquer sur le lien suivant. Bonne lecture !
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